Nombreux sont ceux qui pensaient que Doshi l’avait déjà… ainsi va la vie du Pritzker.
À 90 ans, Balkrishna Doshi est désigné lauréat par le jury de la Fondation Hyatt qui remet ce prix prestigieux depuis bientôt 40 ans (1979), couronnant ainsi une carrière, une démarche. Ce collaborateur de Le Corbusier (qu’il considère comme son “gourou”), puis de Louis Kahn, sur les chantiers de Chandigarh et d’Ahmedabad est le premier Indien à être distingué par le Pritzker. Il succède ainsi, dans l’ordre d’attribution du prix, au trio catalan RCR. Doshi a commencé à étudier l’architecture l’année de l’indépendance de l’Inde, en 1947, puis a saisi la modernité en plein essor dans son pays, avant de s’intéresser à l’environnement au point de créer une fondation de recherche en la matière (Vastu-Shilpa Foundation) en 1978. Dix-sept ans plus tard, il reçoit le prix Aga Khan pour son grand ensemble de logements sociaux, Aranya, réalisé à Indore, dans l’État du Madhya Pradesh (1989). Une œuvre de référence à l’échelle d’une cité de 6 500 habitations R+1. En 2007, Balkrishna Doshi est l’un des premiers lauréats du Global Award for Sustainable Architecture. Il est l’auteur de nombreux bâtiments publics dont le Centre for Environmental Planning and Technology réalisé en 1962 à Ahmedabad, lequel se trouve en danger aujourd’hui (cf. Archiscopie, n° 12). Espérons que ce Pritzker 2018 ravive la prise de conscience de ce patrimoine moderne exceptionnel.