Faloci sur les traces de Team X à Toulouse

Le 26 Janvier 2021
Projet pour l’École nationale supérieure d’architecture de Toulouse : vue aérienne et vue de la structure évidée laissant entrer la lumière naturelle. © Pierre-Louis Faloci arch.

Au Mirail, l’École nationale supérieure d’architecture de Toulouse se prépare à sa mutation. Doubler les surfaces de l’école tout en gardant un témoignage de l’architecture de Candilis, tel était l’enjeu du concours, sans perdre de vue, bien sûr, la qualité environnementale de la transformation.
Le lauréat Pierre-Louis Faloci l’a emporté avec un projet d’archéologie contemporaine. “Retrouver le purisme du projet d’origine”, c’est l’idée force qui amène à tirer parti de la grande souplesse du concept initial. Outre la reconnexion au parc, la stratégie est de rétablir la structure étoilée avec les sheds double hauteur et de sculpter le sol, à côté, pour installer ateliers, amphithéâtre et administration. L’extension est conçue de telle sorte qu’elle émerge très peu afin de n’entrer en aucune façon en concurrence avec le bâtiment de l’époque Team X, laboratoire de pensée s’il en est. Elle servira de “socle visuel” pour magnifier cette séquence expérimentale du patrimoine du XXe siècle. On reconnaît là le thème de l’incrustation que l’architecte a très bien développé, bien plus au nord, sur le site historique de Valmy. Ici avec une cour intérieure plantée à la manière d’un amphithéâtre de verdure. Côté matérialité, le béton de site est la carcasse du projet et les matériaux de complément seront biosourcés dans l’ensemble.
Dans le projet, le bâtiment en courbe construit par Almudever-Lefebvre dans les années 1990 va conserver ses lignes de force pour absorber les mêmes fonctions dans un esprit lié au creux plutôt qu’à l’émergence. Il s’agit de procéder ici à “l’archéologie mentale” du bâtiment, selon les mots de Pierre-Louis Faloci, pour faire l’articulation, dans une fluidité totale, entre les années 1960 et aujourd’hui.
Si l’aile administrative marque la limite avec la ville, les ateliers sont tous tournés vers le parc et le jardin intérieur. Soulignons que tous sont traversants et bénéficient d’une ventilation naturelle. En liaison avec ce morceau de paysage, un chemin passe sous le “hall fédérateur” pour déboucher sur une place, côté ville. Mais jusqu’où Pierre-Louis Faloci ira-t-il dans la mise à nu de la structure initiale ? Après l’intervention de Lacaton & Vassal sur le Palais de Tokyo, un intéressant débat orienté sur la recherche de l’essentiel.