Gênes, le viaduc de la reconquête

Le 22 Octobre 2020
Le pont San Giorgio, Gênes, RPBW arch. Ph. © Enrico Cano.

Le défi aura été relevé en 620 jours. Et la pandémie n’aura pas freiné la cadence. Deux ans après la catastrophe de l’effondrement du viaduc de Gênes en plein été 2018, un nouvel ouvrage a été construit et inauguré le 3 août dernier. Un lien vital pour la ville-port sur un kilomètre (1 067 m), réalisé selon le dessin de Renzo Piano. Rebaptisé également, car le viaduc ne porte plus le nom de l’ingénieur qui l’avait construit en 1967, Riccardo Morandi, mais le nom de Ponte San Giorgio, emprunté au saint protecteur de la capitale de la Ligurie. Dix-huit piles de béton, dont les fondations descendent à 50 m sous terre, portent maintenant un tablier en acier. Réalisée par le consortium PerGenova (intégrant des entreprises de construction navale), cette infrastructure, qui franchit notamment la rivière Polcevera en pleine ville, se distingue par la finesse de son dessin ; une ligne blanche rythmée par 43 lampadaires, évoquant “un navire amarré dans la vallée”. On reconnaît là la signature de l’architecte italien, qui s’efforce toujours de travailler sur la légèreté tout en assurant la solidité. L’enquête sur les causes de la rupture de l’ouvrage est toujours en cours et le procès prévu pour 2021.