Parat, l’hyper-créatif

Le 11 Décembre 2019

Il aimait noircir le papier avec ses feutres. Et ses huiles sur toile n’avaient souvent pas de titre. Dans tous les cas son trait était affirmé. À l’image du ton de sa voix. Architecte et artiste, cinéaste et designer, Pierre Parat s’est éteint le 8 octobre dernier à l’âge de 91 ans. “Tout a commencé pour moi par le dessin”, écrivait-il dès la première ligne de son grand livre Parat par Pierre Parat, publié en 2010 aux éditions Cercle d’art. En 2012, la Cité de l’architecture & du patrimoine, consciente que l’œuvre architectural est cosigné avec Michel Andrault (ils ont reçu ensemble le Grand Prix de l’architecture en 1985), avait mis le projecteur sur l’œuvre dessiné ainsi que sur les courts métrages qu’il aimait à tourner1. Dès 1970, armé de sa caméra Beaulieu, il filmait des villes (Calcutta, Venise, New York…). “J’ai toujours défendu trois points majeurs : l’expression des circulations verticales et horizontales, l’éclatement des volumes, l’affirmation des structures”, martelait-il. La basilique de Syracuse (dessinée en 1957, inaugurée en 1994), le siège de l’agence Havas à Neuilly (conçu en 1968), la faculté des lettres de Paris-Tolbiac (1972) et la tour Totem, pièce majeure du Front de Seine à Paris (1979), en sont les meilleures illustrations. S’y ajoute le palais omnisports de Paris-Bercy livré en 1983 qui, avec ses façades obliques végétalisées, s’est révélé le premier bâtiment-paysage de la capitale.
1 – “Pierre Parat, l’architecture à grands traits”, cf. l’exposition virtuelle sur <www.citedelarchitecture.fr>.