Taillibert, le constructeur

Le 12 Décembre 2019
Roger Taillibert déambulant sur le fléau d’un portique du stade du Parc des Princes, Paris 16e, n. d. Ph. © Agence Taillibert.

Il avait créé son agence à l’aube des années 1960, au beau milieu des Trente Glorieuses. Après une carrière bien active, Roger Taillibert s’est éteint le 3 octobre dernier, à l’âge de 93 ans.
La France perd un véritable architecte-constructeur, dont l’œuvre s’est orientée dès le début vers les équipements sportifs. Très vite, l’architecte a fait montre de sa maîtrise du béton précontraint. Il aimait à puiser ses références dans les mathématiques ou dans l’univers organique, dans le but d’échapper à la forme réductrice d’un cube ou d’une boîte. Le domaine du sport fut pour lui un bon terrain d’expérimentation pour exprimer la structure, sur les traces de Pier Luigi Nervi ou de Kenzo Tange, qui avaient marqué avant lui l’architecture sportive. On garde en mémoire la décennie prodigieuse pendant laquelle il a livré quatre bâtiments importants en des sites très différents : la piscine de Deauville en 1966 (sa première œuvre), le Parc des Princes à Paris en 1972, construit sur le Boulevard périphérique (un défi technique réalisé avec l’entreprise de Francis Bouygues), la piscine Carnot à Paris (1970), avec son système expérimental de toiture textile rétractable, et le stade olympique de Montréal, conçu pour les JO de 1976, avec son mât oblique de 176 m de hauteur.
Ce parcours lui vaut en 1976 le Grand Prix national de l’architecture, créé l’année précédente. Il fait ensuite son entrée à l’Académie des beaux-arts, en 1983, où il occupe le fauteuil d’Eugène Beaudouin, un autre constructeur.