Manœuvre radicale à la caserne

Le 12 Décembre 2019
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Paris 13e, ChartierDalix arch. Ph. © Takuji Shimmura.

Transformer une caserne en campus, tel était l’objectif de l’opération à mener pour l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Déjà empreint de mutations, le site de la caserne Lourcine rassemble, sur un petit terrain du 13e arrondissement, deux bâtiments de casernement typiques de la fin du XIXe siècle et des éléments plus modernes : une barre côté boulevard de Port-Royal et deux petites tours (toujours occupées par les militaires de Vigipirate) sur l’arrière. Ces dernières cadrent une œuvre de Jacques Ripault qui avait, en 1990, intelligemment superposé deux amphithéâtres. Pour Frédéric Chartier et Pascale Dalix, qui aiment à incorporer la biodiversité dans leurs projets, l’enjeu consistait à réhabiliter les bâtiments anciens (pour y loger bibliothèque et salles de cours) et à intégrer dans l’ensemble un amphithéâtre, le tout en respectant les platanes bien alignés. La marge de manœuvre réduite les a conduits à opter pour une stratégie radicale, déployée en creux. Ils ont ainsi fabriqué “un paysage central” au cœur du rideau d’arbres.
Les étudiants se voient offrir un jardin de graminées, lieu de croisement de trois parcours en acier Corten, taillés dans les pentes. Une nouvelle topographie est née de cet univers très contraint. La place ainsi dégagée ouvre sur une galerie transversale qui relie la rue Broca à la bibliothèque tout en desservant l’amphithéâtre de 500 places conçu comme une boîte noire. Une métamorphose bien maîtrisée qui s’inscrit dans un registre de matérialité intéressant, à l’extérieur comme à l’intérieur, avec un travail de serrurerie.