Le lieu est symbolique et le choix stratégique. À la sortie de la station de métro Gros-Chêne, au pied d’une grande barre de logements courbe, l’antenne du musée des Beaux-Arts de Rennes a trouvé sa place. Cette greffe inattendue est à mettre au compte de la Ville dont l’action urbaine et sociale (avec le soutien de l’Anru) fait figure de référence. Le grand ensemble de Maurepas, quartier prioritaire de la politique de la ville, fait l’objet d’une mutation d’autant plus intéressante qu’elle est placée sous le signe de la transformation et non de la démolition. Soit un patrimoine moderne des années 1950-1970 constitué de dix tours de dix étages et d’une longue barre. C’est dans ce cadre que les architectes nantais de Titan ont réalisé ce projet culturel de 2,5 M €. Le nouvel espace de 400 m2 sur deux niveaux, avec coursive et patios, ne cherche pas à jouer de la singularité mais a contrario à se fondre dans ce paysage dont on redécouvre la modernité. Le parti pris est clair : priorité à la matière brute (béton caverneux, granit, verre…). Loin du site principal quai Émile-Zola au centre de Rennes, cette implantation du musée dans un ancien faubourg au nord-ouest de la ville est exemplaire d’une démarche visant à sortir l’art du cadre habituel d’une institution muséale, dans un programme qui sera complété en 2026 avec une ludothèque et un espace d’accueil de jeunes enfants. L’architecture participe là pleinement à son appropriation par les habitants.