Onze chapelles pour un pavillon

Le 28 Novembre 2018

Pour sa première participation à la Biennale d’architecture de Venise, le Vatican a créé l’événement cette année avec l’installation de onze chapelles sur l’île San Giorgio Maggiore. Une véritable carte blanche donnée aux architectes par le Saint-Siège, selon un scénario du commissaire Francesco Dal Co, qui se dit ni catholique ni croyant. En s’inscrivant dans les pas de Gunnar Asplund, auteur en 1920 de la chapelle de la Forêt au cimetière Skogskyrkogården de Stockholm, une dizaine d’équipes d’architectes ont ainsi été invitées à imaginer un petit édifice. Dans cet exercice, pas une chapelle n’est semblable dans une pluralité de systèmes constructifs, dont le défi structurel du Paraguayen Javier Corvalán sur le thème du cercle. Tandis que le Japonais Terunobu Fujimori, fidèle à son vocabulaire, revisite un modèle traditionnel, le Britannique Norman Foster propose un travail tout en tenségrité, dans un clin d’œil à la grande volière de Cedric Price au zoo de Londres... Et si l’Australien Sean Godsell propose une chapelle-kiosque avec des parois mobiles en vue d’une future itinérance, la Brésilienne Carla Juaçaba résume l’exercice à sa plus simple expression pour ne garder que la croix tenue par une structure déployée au sol qui fait office de banc. Dans le genre d’architecture plus ancrée au sol, Eduardo Souto de Moura, adoptant une forme de ni-ni, a conçu une chapelle plus monolithique, proche d’une tombe. La question est de savoir maintenant ce que va devenir cette série de petites architectures érigées sur le territoire de la Fondation Cini à la clôture de la biennale. Seront-elles rachetées comme certains pavillons des Serpentine Galleries à Londres ?