Ce projet a émergé du Commun même, espace d'exposition au sein du Bâtiment d'art contemporain (BAC) pollué aux hydrocarbures et à l'amiante. L'association Utopiana a saisie cette situation pour élargir les champs de connaissance et revenir plus profondément sur l’écologie en y intégrant toute une série de facteurs théoriques, institutionnels, politiques.
"L’espace du Commun se présentera comme une « sémiosphère » qui tisse des trames entre les sciences humaines et les arts, d’une part, et les sciences naturelles et techniques de l’autre. L’idée de « sémiosphère » exprime le fait que le vivant est constitué d’un ensemble de relations signifiantes. Tous les êtres vivants ont des mondes qui les entourent et qui communiquent les uns avec les autres. Les sémiosphères animales, végétales et fongiques s’emboîtent de plus en plus avec celles des humains, que ce soit dans la nature ou bien dans les bâtiments construits et salis par les hommes. Ainsi, le Commun emboîte l’espace réel, physique et l’espace social, virtuel. Il devient un espace d’expérimentation [...]."
Ateliers, tables rondes et expositions autour de ces questions et des méthodes alternatives de décontamination, notamment grâce aux champignons et au phytomining.
Huit expositions, dont :
• “Plastes”
Par Valentin Kunik et Guillaume de Morsier Kunik de Morsier architectes
"Le Commun est caractérisé par la qualité de son air, peu renouvelé et vicié [...]. La modernité a créé des environnements intérieurs de plus en plus clos, affranchis de leur contexte. La qualité de l’air y est maîtrisée, normée et uniformisée. L’air a perdu sa qualité sensible. [...]" Les architectes proposent ici "une installation basée sur un système de remédiation biologique de l’air. Leur espace fonctionne à l’aide d’algues et de cyanobactéries collectées localement sur le périmètre extérieur du bâtiment. Cultivés dans des photo-bioréacteurs, ces microorganismes vont purifier l’air au fur et
à mesure de leur croissance. Un système de renouvellement de l’air fera transiter l’air vicié dans cet écosystème artificiel, puis pulsera l’air purifié dans l’espace d’exposition [...] ; cette architecture de l’air transforme le bâtiment au-delà même du temps de l’exposition."
• “Echafauder le Commun”
Par Anna Barseghian arch. (Utopiana)
"Les champignons, ces intellectuels organiques et visionnaires, sont des agents créatifs. Ils ont transformé les substances toxiques en cures [...] La remédiation par les champignons est un des exemples de méthodes alternatives qui suggèrent l’intégration de ces déchets dans le cycle de l’écosystème. Une simulation de ce genre est mise en place, pour une possible décontamination : les plots en bois du sol du Commun peuvent disparaître en laissant dans les trames tissées par le mycélium une mémoire lourde d’un passé hanté par le progrès". En collaboration avec Geoffroy Grignon et Peter McCoy et Marion Neumann.
• “Wasteland Liquified”
Par Daniel Fetzner et Martin Dornberg
Cette recherche artistique se situe à "l’intersection topologique de l’art, de la philosophie et de l’écologie des médias dans l’anthropocène. Elle crée des expériences sensorielles de différentes formes et à différentes phases de la matière et des déchets.[...]."
Programme complet sur le site d'Utopiana.