À 95 ans, Fumihiko Maki s’en est allé

Le 4 Juillet 2024
Fumihiko Maki en conférence à l’UBC School of Architecture, Vancouver, 2008. Ph. Jason Vanderhill cc by sa 2.0.

L’architecture japonaise, comme la communauté des Pritzker, est en deuil. Après la disparition d’Arata Isozaki en 2023, Fumihiko Maki nous a quittés le 6 juin, à l’âge de 95 ans. Avec eux, c’est une page du mouvement métaboliste japonais qui se tourne. Figure tokyoïte, Maki a étudié, enseigné et travaillé aux États-Unis, chez SOM puis chez José Luis Sert avant d’ouvrir, en 1965, son agence à Tokyo. La France le découvre en 1987 dans une exposition à l’Ifa. Son Spiral Building (1985) en aluminium blanc à Tokyo se distingue par son collage géométrique subtil en façade autant que par ses intérieurs. À une tout autre échelle, Maki dessine le gymnase de Fujisawa (1984), dont la grande toiture bombée formant carapace de métal est remarquable. Puis, il construit le musée d’Art moderne de Kyoto en 1986, et le premier bâtiment du parc d’expositions Makuhari Messe à Chiba en 1989. Cette série assez prodigieuse de réalisations variant les échelles lui vaut le prix Pritzker en 1993. La même année, l’université Harvard lui décerne le Veronica Rudge Green Prize pour le complexe de Hillside Terrace à Tokyo, un projet urbain mené pendant 23 ans. “La création en architecture est une découverte. Elle n’est pas une poursuite de quelque chose qui transcende l’imagination, mais un acte culturel en réponse à l’imagination ou à la vision commune d’une époque”, écrivait Maki en 1986. Maki a construit une quinzaine de bâtiments hors du Japon, dont le musée Aga Khan à Toronto (2014), l’une des tours du nouvel ensemble édifié sur le site martyr du World Trade Center à New York (2013) et un complexe tertiaire à Saint-Étienne (2013).