Sur l’étang de Thau, en face de Sète, le site thermal de Balaruc, qui soigne rhumatismes et problèmes de circulation, poursuit sa mutation. Après le bois, retour à la pierre. Quinze ans après l’intervention de Tectoniques, Amelia Tavella a remporté le concours lancé pour la reconfiguration et l’extension du spa O’Balia. “Renaître sans renier”, c’est l’idée qui amène à conserver l’aile en bois. Le projet s’attache à redonner des vues sur l’étang et crée un “chemin de l’eau”, dont les trames verte et bleue mèneront le curiste à un parc de sources chaudes où seront plantés une centaine d’arbres. L’architecture est conçue en pierre massive. Une culture constructive que l’architecte a acquise en étudiant le projet du chai Guigal, en cours d’achèvement à Châteauneuf- du-Pape. Très minéral, le projet du spa renoue avec l’histoire du site, comme le résume l’écrivaine Nina Bouraoui : “Architecture miroir, ses nouvelles pierres s’inspirent des premières. Elle montre, expose ce que l’on ne voit plus.
Elle bâtit depuis les ruines, au creux de la lagune de Thau et du massif de la Gardiole. Elle s’ouvre à l’avenir en gardant les sillons du passé. Elle suit les plans d’un autre temps rehaussant des colonnes, des piliers, des étages fantômes. Cette architecture est libre et scellée à son lieu, elle invente en poursuivant, elle dit ce qui était devenu silencieux, redresse les lignes horizontales et effacées, saluant les dieux et déesses d’antan.” Certains de ces mots seront gravés dans la pierre pour accompagner ce nouveau parcours.
Reste à trouver une carrière de pierre blanche dans un rayon de 80 km.