Faire avec le bois

Le 17 Octobre 2023
“Construire l’imaginaire”, HEPIA (Genève). Ph. © Francis Rambert.

Initiative intéressante en Savoie, où les étudiants des écoles d’architecture étaient invités à participer à un concours lancé par la municipalité de Bourg-Saint-Maurice, dont le territoire englobe 35 villages et la station des Arcs - laboratoire d’architecture s’il en est. Si le but consistait à réinterpréter des modèles vernaculaires (sans pastiche pour autant), l’enjeu était de valoriser la filière bois en Haute-Tarentaise. Approche très concrète avec plusieurs sites proposés, loin de toute architecture de papier. Vingt-sept équipes issues de treize écoles se sont attelées à cet exercice qui, jouant autant sur l’architecture que sur l’œuvre d’art, avait pour contrainte de ne pas utiliser plus de trois mètres cubes de bois. Le jury présidé par Dominique Gauzin-Müller a retenu six projets, qui ont été construits et installés cet été dans l’espace public sur deux sites de la commune savoyarde, l’un urbain, l’autre naturel. Sur les friches de l’ancienne caserne de chasseurs alpins, on peut voir ainsi “Étoile du Berger” (ENSA Bordeaux et Paris-La Villette) et “Construire l’imaginaire” avec un clin d’œil à Charlotte Perriand (HEPIA, Genève). Dans le parc des Marais, en lisière de zone commerciale, on découvre d’abord “Faille cachée” (ENSA Bordeaux), qui agit comme un filtre avant de traverser la rivière, puis “Foyî” (ENSA Grenoble), “Aesthesia” (ENSA Montpellier) et “Chûta” (ENSA Grenoble). Autant d’abris, voire de refuges en pleine ville ou en périphérie, qui jouent sur la relation avec le contexte. Cette expérience confirme l’intérêt des futurs architectes à se confronter à la matière dans une ingéniosité structurelle1. La mairie prévoit une deuxième édition en 2024, sur d’autres sites, dont sans doute Les Arcs.
1 – Cf. “Matière-matériau-matérialité”, thème d’Archiscopie, n° 33, juin 2023.