4,75 hectares en plein cœur de la capitale, c’est la surface à traiter. Dans le cadre d’un dialogue compétitif, la consultation pour les abords de Notre-Dame s’est déroulée pendant 10 mois. Des quatre équipes en lice, le jury présidé par Anne Hidalgo, la maire de Paris, a retenu le projet de l’équipe menée par le paysagiste Bas Smets1.
“Créer des moments extraordinaires entre la cathédrale et la Seine”, telle est l’idée pour attirer également les Parisiens sur cet espace public fréquenté par 12 millions de visiteurs chaque année. Le projet vise à créer des cadrages valorisant les points de vue pour une mise en valeur de la cathédrale et des monuments autour, à améliorer l’usage de ces différents lieux pour établir une nouvelle relation avec la Seine, enfin à “rendre la figure urbaine climatique”. Une lame d’eau non potable créera toutes les heures, à l’instar de l’illumination de la tour Eiffel, un ruissellement appréciable faisant gagner quelques degrés par grande chaleur. La stratégie repose aussi sur la machine climatique de la végétation. Le projet, qui s’affirme côté parvis comme une clairière, vise globalement à doubler le nombre d’arbres existants. La mise en valeur du chevet de la cathédrale est un autre point fort du projet qui établit une relation avec le mémorial des Martyrs de la déportation, le chef-d’œuvre de Georges-Henri Pingusson : de la cathédrale à la Seine, bientôt plus qu’un seul grand square. Le fait marquant, bien qu’invisible, est la suppression du parking souterrain au profit d’une promenade qui offrira des vues sur la crypte archéologique comme sur la Seine. Mais le spectacle majeur restera indéniablement la relation à l’édifice gothique. “Les visiteurs qui arriveront du sous-sol via deux volées d’escalier découvriront immédiatement la façade de la cathédrale, de bas en haut. Cette façade est un livre de pierres”, explique Bas Smets.
Le paysagiste de Bruxelles tient à souligner que l’équipe pluridisciplinaire qu’il a dirigée en tant que mandataire a travaillé de manière horizontale pour “faire émerger une intelligence collective”. Le résultat est là, dans cette proposition sobreet précise.
1 – Avec Charlotte Fagard (chef de projet), GRAU urbanistes, Neufville-Gayet arch., Ingérop, Franck Boutté Consultants, Éclaireurs (concepteur lumière), BLD Waterdesign (fontainerie).