Du porte-à-faux au “porte-vue”

Le 26 Janvier 2021
Le Porte-vue, belvédère réalisé dans le cadre du Voyage à Nantes, Château-Thébaud, 2020, Atelier Ritz arch. Ph. © David Gallard.

Spectaculaire, c’est le mot. Un belvédère de 30 mètres de longueur, dont 20 en porte à faux, jaillit d’une falaise de granit. L’œuvre est le fruit d’une commande de Jean Blaise, toujours en quête d’insolite, dans le cadre du Voyage à Nantes, événement artistique qui vise chaque année depuis 2011 à révéler ce territoire du Grand Ouest. Mais cette fois, il ne s’agissait pas d’intervenir dans l’estuaire de la Loire (on se souvient notamment de l’Observatoire de Kawamata à Lavau-sur-Loire) mais dans les vignobles du Muscadet. Dans la petite commune de Château-Thébaud, à une trentaine de kilomètres de Nantes, le Porte-vue ne se laisse pas voir comme cela. On le découvre au débouché d’un passage à côté de la mairie. L’ouvrage d’art, car il s’agit de cela, s’avance dans le vide pour mieux faire découvrir une gorge de la Maine où pêcheurs et kayakistes s’activent, tout en établissant un lien visuel avec les parcelles de cépage AOC sur la rive opposée. Conçu par Emmanuel Ritz, architecte aguerri à la construction en montagne, le belvédère, tout en longueur, renvoie à l’univers des machines de Jules Verne tout en offrant une expérience paysagère exceptionnelle. L’acier Corten est la seule matière utilisée pour fabriquer ce ponton inédit, doté d’un petit abri avec son mobilier. La réussite est telle qu’on aurait envie que le tapis de métal soit tiré jusqu’au centre du bourg.