Le Japon décroche son 7e Pritzker

Le 29 Juillet 2019
La bibliothèque préfectorale de Oita, Japon, 1966. Ph. © Yasuhiro Ishimoto.

Après celui de l’Indien Balkrishna Doshi en 2018, qui a reçu ce prix prestigieux à 91 ans, le jury du Pritzker consacre l’œuvre d’Arata Isozaki, âgé de 88 ans. Il est ainsi le septième architecte japonais à recevoir ce prix, 22 ans après son maître Kenzo Tange, chez qui il a fait ses premières armes, à l’école puis dans son agence. Toujours dans le sillage de Tange, il est l’une des figures du mouvement métaboliste japonais. Son projet “City in the air”, imaginé pour Shinjuku en 1962, en est une icône. Isozaki est un architecte qui aura fait le grand écart entre le brutalisme qui teinte ses premières œuvres, comme le centre médical de Oita (1960), et une forme de postmodernisme, que l’on sent affleurer avec le Moca (1986), dans Downtown Los Angeles, sa première commande hors du Japon. Cette vision large l’a amené à jouer le rôle d’architecte en chef (pour ne pas dire directeur artistique) de la grande opération Nexus World à Fukuoka (1991), où il invitera une série d’architectes de différentes tendances à réaliser une expérimentation sur le logement, dont Rem Koolhaas et Christian de Portzamparc. Isozaki est l’un des architectes japonais à avoir le plus construit en Espagne, depuis le Palau Sant Jordi, une enceinte sportive pour les JO de Barcelone de 1992, jusqu’à la transformation en 2002, dans cette même ville, d’une usine textile, monument historique du modernisme catalan, devenue la CaixaForum. L’un de ses derniers bâtiments est le Centre national de congrès du Qatar à Doha, qui exhibe ses puissantes colonnes arborescentes (2011).