Nice entre fragmentation et végétalisation

Le 10 Novembre 2021
Le quartier du Ray, Nice, 2021, Édouard François arch. Ph. © Wearecontents.

Exit le stade, place aux logements et autres fonctions qui feront vivre le quartier du Ray. Car c’est bien d’un nouveau morceau de ville qu’il s’agit, implanté sur les friches d’une arène sportive, berceau de l’OGC Nice. Un site de 4,2 ha en pleine ville, non loin de la Villa Arson, dont la mutation en macro-lot de 24 500 m2 a permis de réaliser 350 logements (dont 100 sociaux) répartis en 10 bâtiments. L’opération réalisée en conception construction avec Vinci vient en renouveler la typologie dans une ville tout juste inscrite au Patrimoine mondial. Pour cette nouvelle pièce urbaine, Édouard François a choisi la fragmentation, clin d’œil à l’îlot ouvert cher à Portzamparc peut-être, alternative à l’îlot de chaleur certainement. Sur le boulevard, rien n’apparaît vraiment de la stratégie de porosité qui est mise en œuvre dans la topographie pour établir un lien avec le paysage. L’ensemble vient ainsi en continuité naturelle d’un parc. L’architecte a veillé à ce que ce soit le même paysagiste, Jean-Frédéric Gay (Compagnie du Paysage), qui assure le lien par la nature. On ne s’arrêtera pas à l’anecdote du pignon “niçois” peint en trompe-l’œil, pour s’intéresser au concept d’ensemble où la majorité des bâtiments ne masquent pas leur mode constructif (structure et peau en béton) tout en intégrant la dimension végétale qu’Édouard François développe depuis quasiment trois décennies. Sur ces façades “supports de végétalisation”, un dispositif de tuteurs en châtaignier reliés par des câbles en inox favorise la poussée de la nature. On y retrouve d’ailleurs la ganivelle à l’horizontale (ici en robinier) que l’architecte affectionne. Il fallait en outre intégrer un dojo, en plus des parkings, dans ce site à haute sismicité. Les logements ont été pensés en termes d’évolutivité. Possibilité est ainsi offerte aux habitants, quel que soit leur statut, de s’approprier les terrasses de béton pour en faire des loggias en bois. Une pièce en plus qui peut se transformer en jardin d’hiver, selon un cahier des charges très précis.