Éditorial et sommaire
À l'heure du Grenelle de l'environnement - Le Grenelle de l’environnement a été un des sujets phares de ces derniers mois en France.
Alors que les propositions de divers organismes, gouvernementaux ou non, arrivaient peu à peu sur la table du ministère ou dans les antichambres de l’Assemblée nationale, mais aussi dans la presse et sur internet, pour être discutées à tous les niveaux avant la grande table ronde des 24 et 25 octobre (nous avons bouclé le 22), Nicolas Hulot, dont le pacte écologique a sans doute été à l’origine de l’événement, doutait de l’envergure des mesures qui en sortiraient et appelait les responsables à avoir le courage de leurs engagements. Il est vrai que l’ambition affichée en 2005 de diviser par 4 notre émission de gaz à effet de serre d’ici 2050 semble revue à la baisse et que certaines propositions des commissions chargées depuis cet été par le gouvernement de préparer Grenelle sont très discutées1. Mais quel que soit le résultat, la préparation de ces rencontres aura au moins eu le mérite de susciter une réflexion généralisée - quitte à en exaspérer quelques-uns qui voudraient n’y voir qu’un effet de mode ou une nouvelle idéologie - et des prises de position parfois inattendues2. Cela a aussi permis de faire connaître, via le net, des travaux d’analyse critique du système économique et social mondial au regard du développement durable, menés parfois depuis plus de 10 ans par des organismes officiels réputés sérieux, comme le Conseil économique et social, mais restés jusqu’ici confidentiels. “Concilier la résolution de questions critiques qui portent atteinte à l’environnement, la croissance économique équitablement répartie, et le progrès social, constitue pour tous un véritable défi”, déclare le CES3. Évoquant le réchauffement climatique et ses “conséquences désastreuses” - pour les zones littorales mais aussi pour le problème de l’eau -, il souligne que “les populations les plus pauvres de la planète seront les premières victimes de ces catastrophes, ce qui creusera encore les inégalités entre les pays développés et les autres” et il affirme que “les stratégies de lutte contre la pauvreté sont autant prioritaires que les partenariats fondés sur le commerce et le libre échange”.
Dans le secteur de l’architecture, les organisations professionnelles avaient pour certaines pris les devants, dès 2005 pour le CNOA, en s’aventurant sur les chemins du développement durable, sans toujours éviter la confusion entre engagement pour la planète et quête de nouveaux marchés. Au lendemain de la dernière élection présidentielle, l’Ordre écrit au chef de l’État (le 16 mai) pour demander, dans la logique de son engagement, le rattachement de la profession au ministère chargé du développement durable. L’UNSFA vote une motion dans ce sens le 25 mai et le Syndicat de l’architecture envoie sa propre lettre au Premier ministre cette fois, le 6 juin. Foin de la sacro-sainte réglementation HQE, tous souhaitent une réflexion globale sur les implications des projets en termes de développement durable, ce qui implique un surcroît d’études mais devrait être rentable à long terme, le surcoût étant d’ailleurs modeste vu la part de la conception dans le coût global d’une opération. Ils évoquent aussi la nécessité d’une solide formation initiale et de la formation permanente des architectes en matière de développement durable, ce qui est loin d’être le cas. Reste à savoir ce que les uns et les autres sont prêts à sacrifier pour atteindre les objectifs affichés, car la volonté politique dépend certes des pressions des lobbies des pétroliers et autres distributeurs d’énergie, mais aussi de celle des électeurs.
Gwenaël Querrien
1 - Cf. rapports des commissions, Attali entre autres. Voir aussi ci-après l’article de Pierre Pinon, § Actualité.
2 - Cf. les sites du Conseil économique et social, de l’Ordre des architectes (CNOA), de l’UNSFA, etc.
3 - Cf. Grenelle de l’environnement, rapports du CES.
Au sommaire
"Citroën et RATP. L’architecture à l’heure des marques", par Thierry Mandoul
• C 42, 42 avenue des Champs-Élysées, Paris 8e. Maîtrise d’ouvrage : Automobiles Citroën. Maîtrise d’œuvre : Manuelle Gautrand arch. Concours : 2002. Chantier : 2004-2007. Livraison : septembre 2007.
• Bâtiment administratif du Centre-bus RATP, 10-12 rue du Bas-Marin, Thiais (Val-de-Marne). Maîtrise d’ouvrage : RATP. Maîtrise d’œuvre : Agence ECDM, Emmanuel Combarel et Dominique Marrec arch. Concours : 2004. Début des travaux : janvier 2006. Livraison : juin 2007. Coût : 3,9 M€ HT.
"L’École nationale supérieure de la nature et du paysage à Blois", par Anne Demerlé-Got
9 rue de la Chocolaterie, 41000 Blois. Maîtrise d’ouvrage : Rectorat Orléans-Tours. Maîtrise d’œuvre : Canal atelier d’architecture, Patrick Rubin avec Annie Le Bot arch. Livraison au printemps 2007.
"Lyon : des médiathèques fabriquent la ville", par Gabriel Ehret
Maîtrise d’ouvrage : Ville de Lyon. Médiathèque du Bachut par AABD arch. ; extension de la bibliothèque municipale de la Part-Dieu par AFA arch. (Part-Dieu).
"Coup de cœur. La villa de Mademoiselle B.", par Gwenaël Querrien
Exposition “La villa de Mlle B.” à la Cité de l’architecture et du patrimoine jusqu’au 27/1/2008. Cf. rubrique "expositions".
"Point de vue : la ville durable ?", par Pierre Pinon
À propos des Écopolis, villes nouvelles écologiques proposées par la Commission pour la libération de la croissance française, animée par Jacques Attali.
"Festival 'Image de ville', ou la ville en images", par Rémi Guinard
Festival “Image de ville”, 5e édition : “La maison, des histoires
”.
• Du 9 au 16/11/2007, à Aix-en-Provence,
• Du 23 au 26/11/2007, à l’auditorium de la Cité de l’architecture et du patrimoine, cf. rubrique "Audiovisuel".
"Vauban célébré", par Pierre Pinon
• Émilie d’Orgeix, Victoria Sanger, Michèle Virol et Isabelle Warmoes, Vauban. La pierre et la plume, Paris/Livange, éd. du Patrimoine/Gérard Klopp, 2007, 280 p., 78 €.
• Martin Barros, Nicole Salat et Thierry Sarmant, Vauban. L’intelligence du territoire, Paris, éd. Service historique de la Défense/Nicolas Chaudun, 2006, 176 p., 45 €.
• Guillaume Monsaingeon, Vauban, un militaire très civil. Paris, éd. Scala, 2007, 335 p., 35 €.
• Guillaume Monsaingeon, Les Voyages de Vauban, Marseille, éd. Parenthèses, 2007, 191 p., 32 €.
• Isabelle Warmoes (dir.), Vauban, bâtisseur du Roi-Soleil, Paris, éd. Cité de l’architecture et du patrimoine/Somogy, 2007, 432 p., 49 €. Catalogue d'exposition.
"Logement, matière de nos villes", par Armelle Lavalou
Catalogue d'exposition : Nasrine Seraji (dir.), Logement, matière de nos villes. Chronique européenne 1900-2007, bilingue français/anglais, Paris, éd. Pavillon de l’Arsenal/Picard, 2007, 463 p., 48 €.
"Construire des façades", par Thierry Mandoul
Thomas Herzog avec Roland Krippner et Werner Lang, Construire des façades, Lausanne, Presses polytechniques et universitaires romandes, 2007, 321 p., 80,55 €.