N°79 - octobre 2008

Éditorial et sommaire

Retours de Venise - "L'architecture au-delà de la construction", thème de l'exposition internationale d'architecture de la Biennale de Venise 2008(1), laissait la porte ouverte à toutes les interprétations, sans réel cadrage, d'où un résultat aux allures de grand vide-grenier contemporain.

Mais n'est-ce pas la règle du genre ? La difficulté de l'exposition d'architecture s'exprime à la Biennale peut-être plus encore qu'ailleurs du fait de la confrontation avec les autres sections - arts plastiques, cinéma, musique, théâtre. Alors que le principe d'une exposition artistique est de permettre au public un contact direct avec les œuvres, l'exposition d'architecture doit se contenter de "communiquer" sur un objet absent, à l'exception ici de la maison-palette, prototype édifié sur le quai à l'entrée des Giardini par une des équipes lauréates du concours d'idées pour étudiants du programme européen Gau:di, co-réalisé par la Cité2. Pour échapper aux traditionnels alignements de panneaux et maquettes des expositions classiques, principalement destinées aux professionnels et aux étudiants, la tentation est grande de chercher à épater le visiteur par des installations (plus ou moins) artistiques dont la vocation semble davantage d'affirmer le talent de plasticien de tel ou tel architecte que de montrer ou questionner l'architecture et la ville contemporaines. L'exposition présentée dans l'Arsenal de Venise, sorte de galerie des grandes griffes, en est une illustration. Bien sûr, les nouveaux outils de représentation sont mis à contribution ici comme dans certains pavillons nationaux qui montrent pour une large part les réalisations-phares du pays. Mais plutôt que des tendances architecturales ou des idées, ce qui émerge au premier abord, c'est la fracture entre les scénographies traditionnelles très statiques et celles intégrant le mouvement par les jeux de lumières et les images animées (films, vidéo, 3D...), mais aussi par le mode de sollicitation du visiteur et la prise en compte de son confort. Ainsi une armée de transats au centre de la salle multi-écrans du pavillon espagnol invite-t-elle à se détendre tout en regardant des monographies d'architectes. Autre étape conviviale très appréciée : les gradins de la petite salle de cinéma du pavillon italien où l'on peut voir le film humoristico-critique sur la maison Lemoine à Bordeaux de Rem Koolhaas (un gros succès, programmé à la Cité fin octobre). Lumières et mouvement président aussi à la scénographie du pavillon français qui suggère la ville la nuit : des projections aléatoires d'images multicolores accueillent le public, comme autant d'enseignes lumineuses affichant objectifs et références du collectif French Touch ; les informations sur les projets défilent sur écrans et des bras articulés permettent de manipuler les maquettes. Primé par un Lion d'or, le pavillon polonais a choisi la fiction pour interpeller le visiteur en simulant d'improbables reconversions, tandis que le géant russe utilise la métaphore du jeu d'échecs pour confronter en nombre égal signatures nationales et internationales de la nouvelle architecture moscovite3 qui n'échappe guère aux modèles génériques.

Gwenaël Querrien

1 - Cf. www.labiennale.org et palmarès § Brèves.
2 - Cf. Photos p. 13 et www.competition.gaudi-programme.eu.
3 - Lire § Actualité.

 

 

Au sommaire

 

 

"Moscou, capitale et métropole", par Olivier Namias

"Le Channel à Calais : un lieu rendu à la vie", par Bertrand Verfaillie
Scène nationale Le Channel, 173 boulevard Gambetta, Calais (Pas-de-Calais). Programme : deux salles de spectacle, quatre pavillons, un chapiteau de cirque, un bâtiment d'accueil, bar et restaurant, une librairie, des bureaux, un lieu de résidence d'artistes. Maîtrise d'ouvrage : Ville de Calais. Maîtrise d'œœuvre : B & H - Construire (Patrick Bouchain et Loïc Julienne), associé à François Delarozière. Étude de programmation : François Guiguet, architecte. Scénographie : Daniel Sourt. Appel européen pour marché de définition : 2003-2004. Inauguration : 1er décembre 2007. Coût global de l'opération : 9 807 205 € HT.

"Rennes : logements ZAC Alphonse-Guérin", par Anne Demerlé-Got
61 logements (37 en accession et 24 PLS), Zac Alphonse-Guérin, Rennes (Ille-et-Vilaine). Maîtrise d'ouvrage : Arc Promotion. Maîtrise d'œœuvre : Catherine Furet, architecte. Calendrier : début des études 2002, livraison mars 2008. Surface : 5 300 m2 SHON. Budget : 5,3 M€€ HT.

"Vaulx-en-Velin, stationnement et espace public", par Gabriel Ehret
• Réaménagement du stationnement dans le cadre de la requalification des espaces extérieurs à Vaulx-en-Velin (Rhône). - Quartier de la Thibaude. Maîtrise d'ouvrage : Grand Lyon. Maîtrise d'œœuvre : In Situ paysagistes, Atelier d'architectes Bruno Dumétier. Achèvement : 1997. Travaux : 3,5 M€ Ht.
• Quartier d'Écoin. Maîtrise d'ouvrage : Grand Lyon. Maîtrise d'œœuvre : Latitude Nord paysagistes, Atelier sur les quais architectes ; BET : Cap Vert, P. Vollin ; génie civil : Cogeci. Réalisation : 2003-2008. Surface : 12 ha. Travaux : 22,9 M€€ HT.

"Paris/Banlieues. Conflits et solidarités", par Éric Furlan
Annie Fourcaut, Emmanuel Bellanger, Mathieu Flonneau (dir.), Paris/Banlieues. Conflits et solidarités. Historiographie, anthologie, chronologie, 1788-2006, Grâne, Créaphis, 2007, 480 p., 25 €€.

"Un livre oublié de Le Corbusier : La Construction des villes", par Jean-Louis Cohen
Christoph Schnoor, "La Construction des villes". Le Corbusiers erstes städtebauliches Traktat von 1910/11, Zurich, éd. GTA Verlag, 2008, 648 p., 46 €€.

"Des villes vertes et bleues / Campagne-Ville. Le pas de deux", par Anne Demerlé-Got
• Ann Caroll Werquin, Des villes vertes et bleues. De nouvelles infrastructures à planifier, La Défense, éd. Médad/Puca, coll. Recherches, n°186, 2007, 150 p., 30 €€.
• Lilli Monteventi Weber, Chantal Deschenaux, Michèle Tranda-Pittion (dir.), Campagne-Ville. Le pas de deux, Lausanne, éd. Presses polytechniques et universitaires romandes, 2007, 340 p., 39,50 €€.

"Riom", par Pierre Pinon
Bénédicte Renaud, Riom. Une ville à l'œœuvre. Enquête sur un centre ancien, XIIIe-XXe siècle, Lyon, éd. Lieux dits, coll. Cahiers du patrimoine, n°86, Inventaire général du patrimoine culturel Région Auvergne, 2007, 190 p., 35 €.

"Les églises rupestres d'Éthiopie", par Serge Santelli
Retour de voyage ; Claude Lepage, Jacques Mercier, Les Eglises historiques du Tigray. Art éthiopien, Paris, Editions Recherche sur les civilisations, 2005, 247 p.

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